Retour maison

Red Parrot villa

Samedi 8 décembre 2018

Lorsqu’on se lève personne ne bouge. Il est 7h30.
On veut prendre le petit déjeuner et aller se baigner avant de partir.
Pas de petit dèj avant 8h30.
Le touriste en plus d’avoir imposé une nourriture qui lui convient, dans un cadre qui lui convient, chaises longues, parasols, jet ski, tables sur le sable, serveurs stylés et à l’écoute, a aussi réussi à faire modifier les horaires de vie. Ici la vie c’est 6h-18h, maintenant c’est 8h30-23h avec musique pendant tout ce temps.
En 1992 à Mirissa il n’y avait qu’une paillotte près du rocher des perroquets. Nous y avions dormi, nous étions effrayés par les vagues énormes qui envahissait la baie, leur bruit dans la nuit et dans la paillotte les rats qui couraient et dehors d’autres animaux qui manifestaient leur présence par des cris ou des grondements sur le toit.
On était avec les 3 enfants, les seuls voyageurs. La bus nous avait posés là sans que l’on sache vraiment pourquoi. Jamais on aurait osé se baigner dans les vagues que les pêcheurs affrontaient pour sortir leur bateau.
Donc aujourd’hui, bain puis petit dèj, et préparation du départ.
Arrêt sur le bord de la route à Ahungalla car on voit des pêcheurs assis sur leur piquet au large de la plage. Véro sait qu’ils vont nous demander du fric dès qu’elle sortira son appareil photo mais elle fait néanmoins une tentative timide avec son iPhone. Elle n’a même pas le temps de cadrer qu’un pêcheur sur son piquet fait un grand geste de la main vers la plage et qu’accourt un compère qui se met devant Véro et lui dit qu’il faut payer. Elle rigole et il lui dit en montrant les pêcheurs : It’s a job ! Et Véro lui dit : - Yes it’s a joke ! Le mec insiste car il pense qu’elle ne comprend pas mais Véro lui explique qu’elle connaît l’arnarque et trouve ça honteux. Arrive un second mec plus menaçant et moins souriant, on remonte dans la voiture à toute vitesse. On s’en fout des photos si faut payer pour les prendre.
On fait un arrêt à Unawatuna pour montrer à Maria une des plus belles baies du monde. Même phénomène de construction et d’envahissement. En 2005 après le tsunami de 2004 on pouvait encore poser la voiture le long de la route nationale et aller à pieds sur la plage. Aujourd’hui, tout autour de la baie on ne peut accéder à la plage qu’en passant par une construction, ça n’enlève rien à la beauté du lieu.
La civilisation occidentale donne la tonalité.
Arrêt à Galle qui est un lieu où les musulmans sont en nombre important et tiennent le commerce des pierres. Et comme je persiste à le croire je pense qu’ils sont honnêtes.
Évidemment dans le fort les prix sont à la hauteur des moyens des occidentaux. Dans la ville, c’est notre tête qui fait augmenter les prix. La troisième solution ce sont les grossistes qui sont loin de toute agitation urbanistique. Mais rien extérieurement ne les désigne et pour cause. On a une bonne idée du lieu et on finit par trouver.
On rentre la voiture dans la cour et la porte du garage se referme derrière nous, personne ne doit se douter de quelque chose.
Le propriétaire est avenant et on ne sent pas une volonté de vendre à tout prix. Il nous met tout de suite en confiance.
Première chose visite de l’atelier avec différents ouvriers sur une sorte de chaîne de travail de la pierre, entre celui qui commence par la dégrossir jusqu’à celui qui fait le polissage final. Tout à la main, sans vraiment de protection, avec une sorte de disqueuse fixe contre laquelle la pierre, dans ses différents états, est frottée.
Puis visite du toit de la maison. Toutes sortes de grosses pierres, du minerai de quartz rose ou blanc, de grenat, d’œil de tigre, de jaspe. Il dit à Maria d’en prendre, elle prend un quartz rose et un jaspe avec un côté gangue de terre et un côté vert brut, les deux ont chacun la taille d’une boule de pétanque.
Je dis à Maria, maintenant il nous a mis en situation pour que nous nous sentions obligés d’acheter, mais en aucun cas on est obligé même si cela semble mal poli, à la limite on lui laissera son minerai. C’est nous qui décidons et pas lui bien qu’il ait la bonne technique vis à vis d’occidentaux.
On entre dans une petite pièce avec des caméras au plafond et deux énormes coffres grands comme une armoire avec clés et codes.
C’est le déballage. Ce sont des pierres semi-précieuses, bien travaillées.
Ce sont d’abord les colliers que Maria teste autour de son cou juste pour le fun de se dire j’ai mis un collier comme on n’en voit que dans les musées.
La collection des colliers passent, ce sont les bracelets, les bagues, les boucles d’oreilles, les pendentifs, c’est la caverne d’Ali Baba. Pour chaque pierre il nous informe de sa qualité, si elle est de première catégorie ou si elle est de quatrième catégorie. En principe les commerçants vantent leurs pierres comme étant les plus parfaites.
Sur chaque pièce le prix est marqué et il est vrai que le prix pratiqué n’est pas ce qui nous effraye.
Il nous sert à boire de l’eau fraîche.
Il ne prend pas la carte bancaire et nous n’avons plus assez d’argent en roupies pour lui acheter ce qu’il propose.
Par contre il prend des euros, c’est moi qui donne le change. Le dernier change que j’ai eu était à 196, je lui propose 200, il accepte. On est cuit, enfin surtout moi, les filles elles, sont contentes.
On pense avoir fait une bonne affaire et lui aussi pense avoir fait une bonne affaire.
La porte de garage s’ouvre et nous pouvons repartir.
On se perd un peu dans Galle, mais on retrouve rapidement notre route.
On s’arrête à un restau qui à l’air bien, air conditionné, un peu cher mais il est 14h et nous sommes fatigués par notre affaire.
Il y a des Indiens donc on doit pouvoir se payer le restau, je pense à tous ceux qui font de l’humanitaire en Inde, pourquoi pas en France, parce que ces Indiens pourraient certainement aider les français en difficulté.
A la fin du repas un groupe arrive. A peine assis chacun crie : beer, beer, … Véro pense à des Russes à cause de leur tenu top et de leur attitude.
Une des femmes porte un short jean qui laisse passer des fesses d’une cinquantaine d’année. Les deux ados qui les accompagnent sont bien boulottes. Les mecs sont comme chez eux.
Nous comprenons qu’ils sont français quand la bière arrive, grâce à de retentissants : santé, santé, …
Puis une fois servis : de forts : bon appétit, bon appétit…
On voit le guidami qui les a amenés ici et l’on comprend pourquoi c’est cher. Ils doivent arriver de Colombo et ne savent pas encore qu’ici,  du repas, aux sculptures, aux peintures, aux tissus tout est au-dessus des prix pratiqués dans le pays.
Au retour ils seront contents de vanter la gentillesse du guidami que se sera fait un maximum de pognon en les amenant dans des endroits pareils où il a sa com. A la fin tellement contents du guidami ils lui fileront un pourboire indécent.
C’est ainsi que nous passons pour des cons qu’il faut plumer.
Ça fait certainement 10 gilets jaunes en moins dans les manifs.
En sortant on voit leur car affrété par une agence de voyage.
Retour à Ambalangoda.
Bain pour se défatiguer.
Et fin d’après-midi sur la terrasse à discuter avec Sudath.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

"Va, cours, vole, et nous venge". Le Cid

Snorkeling et pierres

Robinson